La commune nouvelle, c'est pas au maire de le décider, c'est aux habitants de la commune !"



Vanik Berberian, président de l'association des maires ruraux de France et maire de Gargilesse-Dampierre lors de l'émission " Le téléphone sonne" sur France Inter le 21 novembre 2017 :

( Extrait entre la 11'10 et 14'20'')
Vanik Berberian : " Je ne sais pas à partir de quel raisonnement on peut dire que 500 habitants c'est un bon seuil. Se limiter aux chiffres c'est sans doute un petit peu court dans le raisonnement. Il y a aussi la question de l'espace et de la densité de la population. Mais moi j'ai envie de poser une question un peu différemment. Est-ce que la commune est utile ou non ? Si elle est utile il faut la maintenir et faire en sorte qu'elle puisse continuer à exister. Si elle n'est pas utile effectivement on peut la faire disparaître. Mais la question des moyens est vraiment posée. Aujourd'hui une commune se doit d'avoir des moyens pour répondre aux besoins des habitants lesquels habitants changent. Il y a une évolution des attentes et des besoins des personnes. Et donc on est dans une phase de mutation et je crois que le paysage qu'on connaissait de la ruralité d'hier avec un émiettement c'est quelque chose qui aujourd'hui n'a plus de sens et nous sommes nous maires ruraux très attachés à la liberté de se définir. Il y a la question des communes nouvelles qui est une proposition qui est faite pour les communes qui ont peu d'habitants ou, en tout cas, des communes qui considèrent ne plus avoir les moyens de fonctionner. Nous chez les maires ruraux on dit pourquoi pas. Mais c'est pas au maire de le décider, c'est pas au préfet de le décider, c'est aux habitants  de la commune parce que la commune nouvelle c'est quelque chose de très important. C'est une décision historique. On supprime une commune et on en crée une nouvelle. Et personne autour de la table, autour d'un conseil municipal n'est agréé pour définir, pour décider de la vie ou de la mort d'une commune. Donc il y a une question démocratique qui se pose". 
La journaliste, Fabienne Sintes : Mais personne n'a réellement envie je suppose que sa commune disparaisse ? J'imagine ce que ça peut donner en conseil municipal non ?

Vanik Berberian L'autre question qui est derrière les communes nouvelles c'est aussi l'équilibre du territoire. Est-ce qu'on va continuer à concentrer les habitants, les moyens, les pouvoirs dans les pôles urbains ou est-ce qu'on va viser un équilibre ? Si la finalité c'est de viser un équilibre, peut-être qu'il n'est pas utile de déstructurer aujourd'hui l'architecture territoriale. Une commune ce n'est pas qu'une administration communale, ce n'est pas qu'un maire, un conseil municipal. C'est aussi une vie locale, une vie associative, c'est une population et on se reconnaît dans cet espace là. (...) On touche à la sensibilité des gens, à leur culture, à leur histoire, à leur mode de vie..."